Lyon Place Financière et Tertiaire
Publié le 22/10/2020
Conférence Patrick Artus – La synthèse !
Recevoir Patrick Artus, un grand honneur pour la communauté financière réunie par LPFT le 20 octobre ! Pour cette 3° rencontre, virtuelle cette fois-ci, nous avons tous à nouveau apprécié la clarté du propos et sa vision économique et sociétale.
Nous laissant découvrir et analyser les graphiques adressés en amont, , Patrick Artus s’est davantage livré à un dialogue autour de l’économie post covid, parlant des impacts de la dette, des marchés financiers avec, en arrière-plan, un volet social plutôt sombre.
Les effets de notre stratégie sanitaire européenne caractérisée part du « Stop and Go » à l’inverse des économies asiatiques ont lourdement touché notre économie et alimenté le haut niveau d’incertitude. Il y aura un avant et un après. On le voit dans la transformation en profondeur de nos comportements : télétravail, consommation en ligne, chute des déplacements professionnels grâce à la visio… En perspective, des secteurs directement impactés comme l’immobilier d bureau, la distribution, l’aéronautique, et des bilans fortement marqués par le poids de la dette même si cette dernière n’a pas encore été utilisée dans de nombreux cas. Mais tout n’est pas source d’inquiétude puisque cette crise s’accompagne d’un grand pas en avant vers la transition énergétique et, au plan européen, de progrès institutionnels palpables ressentis à un niveau international. L’impact de la crise va surtout opérer des changements radicaux pour l’emploi : on estime qu’un million et demi de personnes en France vont devoir se reconvertir dans un contexte de moindre croissance économique de long terme. Ce sera un défi de taille, d’autant que nous n’avons pas jusqu’ici démontré notre capacité à accompagner la formation et la requalification.
Les mesures de grande ampleur prises par les gouvernements européens et par la France en particulier ont permis de conserver le niveau du revenu moyen des ménages en France, bien que ceci cache de grandes disparités au sein de la population. Pour autant, faut-il avoir peur de l’ampleur des déficits, du niveau de la dette ? Patrick Arthus se veut rassurant et nous enjoint à ne pas écouter les lanceurs d’alerte de tout poil qui prédisent la faillite de l’état et des ponctions nouvelles. Cette création de monnaie peut toutefois inquiéter, pas sur la question de l’endettement mais parce qu’elle peut conduire à la constitution de nombreuses bulles, comme des crises précédentes en ont vues.
Les bulles explosent lorsque la tension entre les marchés financiers et l’économie réelle atteint un seuil insupportable, du fait du trop grand écart entre les actifs et les rendements. Le seul moyen pour s’en prémunir passe par des politiques macro prudentielles très impopulaires …..
Le propos le plus sombre a concerné le volet social : difficultés de reconversion, paupérisation d’une partie de la population dont les jeunes, directement impactée par la crise alors que la valorisation des actifs creuse dangereusement l’écart…
En attendant l’arrivée d’un vaccin (fin novembre ???), ce sera probablement en instaurant un revenu minimum pour les jeunes que l’on apportera un signal fort et pacifiant.